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Forêts

Dans les coulisses de « Vision » de Naomi Kawase – Lieux de tournage

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Si vous avez apprécié les paysages à l’écran, vous adorerez marcher dans les lieux où le film s’est déroulé.

Vous comprendrez pourquoi ces endroits ont été choisis pour le tournage du film en les parcourant.

Un jour de début de printemps, j’ai eu la chance de visiter les forêts de Yoshino.

Dans les forêts de Yoshino

Suivez les routes de forêt, là où les arbres laissent s’échapper quelques rayons de soleil. Laissez-vous guider par le son des rossignols qui viennent chanter depuis la cime des arbres. Passez par le ruisseau clair, et continuez à progresser dans la forêt.

Les montagnes de Yoshino sont entretenues au jour le jour par les Yamamori, qui s’efforcent de veiller sur la qualité du bois. L’épuration, l’élagage et l’éclaircissage sont effectués avec minutie.

Les forêts empêchent par nature les glissements de terrain et les inondations, en plus de filtrer l’eau, de prévenir le réchauffement climatique et d’atténuer les bruits.

C’est également une matière première indispensable pour les baguettes jetables produites au village.

Les cèdres qui poussent dans les montagnes de Yoshino ont pour caractéristique la largeur de leurs anneaux, leur robustesse et la qualité de leur grain. En plus d’être utilisés comme matériau de construction, ils permettent de produire des baguettes jetables en récupérant les morceaux inutilisés.

En marchant dans les bois, je sens mon esprit se détendre.

Cet effet sur la santé est sûrement dû au phytoncide. Il y a aussi le chant des oiseaux, que l’on peut entendre clairement.

Dans mon cas, l’objectif de cette randonnée était de voir l’arbre de Moronjo, un symbole de la revitalisation de la forêt.

Mais au final, plutôt que « voir » l’arbre, je l’ai « rencontré ».

Les arbres vivent beaucoup plus longtemps que les humains, et ont donc bien des choses à nous enseigner.

Ainsi, le terme de « rencontre » me semble plus approprié, car je viens m’enquérir de la sagesse de l’arbre.

La capacité de Naomi Kawase à créer son propre monde en utilisant habilement le paysage naturel de Yoshino renforce considérablement son travail sur « Vision », pour un résultat final particulièrement réussi.

 

 Souvenirs des lieux

Le film se déroule à dans les ruines d’un village autrefois très prisés des fidèles de Kumano-Yoshino.

Le sol y est déjà déformé, et s’effondre même à certains endroits.

Les poutres et colonnes souffrent du vent et de la pluie, ou s’enfoncent dans le sol, et les restes des fondations sont recouverts de mousse.

La végétation se développe, le lierre est rampant. Difficile d’imaginer que des gens vivaient ici. Un lieu inhospitalier en apparence.

J’avance à travers les feuilles mortes, avec en tête l’histoire racontée par ces reliques du temps.

L’« arbre de Moronjo » se tient sur les ruines d’un ancien temple.

Cet arbre est un conifère de la famille des Cupressaceae, portant le nom scientifique Nezumisashi.

Il le doit à la forme pointue de ses feuilles, qui pourraient « percer les souris », et est aussi appelé Moronoki.

Pour le film, l’un d’entre eux prendra le nom de « Moronjo ».

L’arbre a environ 250 ans. Il a été élevé avec beaucoup de soin de génération en génération, et c’est aujourd’hui lui qui veille sur son environnement. Les arbres sont bercés par le vent, laissant passer des rayons de lumière dans un spectacle fantastique.

J’entrevois la silhouette d’une femme qui pose des fleurs sur une tombe en hauteur.

C’est une ancienne résidente qui a quitté la montagne il y a 65 ans et qui revient périodiquement honorer ses ancêtres.

« 3 familles vivaient juste ici autrefois. À cette époque, j’étais en première année d’école primaire et j’allais à l’école au pied de la montagne. Cela faisait beaucoup de marche pour nos petites jambes d’enfants. Les gens qui ont quitté la montagne se rassemblent chaque année pendant la saison des cerisiers et organisent des hanami. La saison approche, cette année encore. »

Bien que plongée dans ses pensées nostalgiques, elle parle sourire au visage.

Le spectacle des ruines du village est difficile à décrire avec des mots.

Des arbres poussent sur les ruines des maisons, et les champs, qui ne sont plus accessibles aux gens, sont couverts de hautes herbes et sont progressivement avalés par la forêt.

Cependant, la foi profonde des anciens résidents perdure à ce jour.

Un timbre daté de la « quatrième année de Bunsei » (1821), prouve qu’il y avait déjà un village à la période Edo.

Basho, qui a vécu dans la seconde moitié du XVIIe siècle, est également passé par là et y a laissé des écrits.

Au cours du film, vous pouvez voir une scène où la foule s’anime devant « l’arbre de Moronjo », mais, peut-être était-ce le son des anciens habitants.

Comme pour rappeler que Moronjo a toujours été à leurs côtés.

Il y reste un monument en pierre, « Muraato », vénérant l’esprit gardien.

On dit que c’est le dieu du feu qui a inspiré Naomi Kawase et qui poussa les habitants du village à descendre de la montagne.

Dans le film, cela est représenté par les restes de la forêt brûlée qui donnent naissance à une plante millénaire, symbole de renaissance.

 

 Un silence lumineux 

Les faisceaux qui brillent à travers les arbres laissent une impression particulièrement forte.

La bande de lumière qui brille à travers les nuages est appelée « lumière crépusculaire » en termes météorologiques chez nous, et c’est un paysage divin qui s’étend devant nous. Inspirés par la danse des lumières, les oiseaux chantent.

La forêt est enveloppée dans un silence éclairé.

Dans mon précédent article, j’ai noté qu’il y avait là « de quoi nous inviter à réfléchir au sens de cette agressivité, et à la nature de cette spore étincelante née de la forêt brûlée. »

Cette « spore » apparaît dans un silence lumineux, comme par nostalgie d’un monde débordant de paix et d’amour.

 

* Cet article a été écrit après avoir reçu une autorisation spéciale pour entrer dans la montagne. La montagne est une propriété privée, merci de la parcourir seulement dans le cadre de visites guidées lors de votre venue à Yoshino.

Fu-shinshi

Fu-shinshi

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